11/12/2025
Quels sont les 12 facteurs de risques psychosociaux (RPS) au travail ?
Les 12 facteurs de RPS au travail : grille opérationnelle pour analyser finement les risques psychosociaux et structurer des actions ciblées.

Les risques psychosociaux figurent aujourd'hui parmi les principales préoccupations des DRH et dirigeants d'entreprise. Pourtant, ils restent difficiles à appréhender : la notion semble floue, les manifestations sont variées, et les leviers d'action peu évidents. Beaucoup d'organisations attendent qu'un salarié s'effondre ou qu'un conflit éclate pour réagir. D'autres tentent des actions ponctuelles — une formation anti-stress, un atelier cohésion — sans traiter les causes profondes.
Le problème ? Les RPS ne se résument pas au stress. Ils touchent l'organisation du travail elle-même, les pratiques managériales, les relations entre équipes, la charge réelle portée par chacun. Mal mesurés, ils génèrent de l'absentéisme, des tensions durables, une perte d'efficacité collective. Bien pilotés, leur prévention améliore durablement la performance et la cohésion.
Cet article clarifie ce que recouvrent réellement les risques psychosociaux, leurs conséquences concrètes sur les équipes, et les repères nécessaires pour structurer une démarche de prévention efficace.
Les risques psychosociaux désignent un ensemble de situations de travail qui peuvent porter atteinte à la santé mentale, physique et sociale des collaborateurs. L'INRS les regroupe en six grandes catégories : l'intensité et le temps de travail, les exigences émotionnelles, le manque d'autonomie, la qualité des relations au travail, les conflits de valeurs, et l'insécurité de la situation de travail.
Contrairement à une idée répandue, les RPS ne sont pas uniquement liés à la personnalité des salariés. Ils résultent avant tout de conditions de travail inadaptées : surcharge, objectifs contradictoires, manque de reconnaissance, absence de régulation, isolement, tensions relationnelles. Leur origine est organisationnelle.
Les RPS se manifestent de multiples façons. Le stress chronique est la plus connue, mais il existe aussi l'épuisement professionnel, les situations de harcèlement moral ou sexuel, les violences internes ou externes. Ces phénomènes ne sont pas isolés : ils interagissent et se renforcent mutuellement.
Dans une PME, un manager surchargé qui ne régule plus les tensions dans son équipe peut générer des conflits larvés, une perte de sens, puis un désengagement collectif. Dans une ETI en croissance rapide, des réorganisations successives sans accompagnement créent de l'insécurité et des incompréhensions. Les signaux faibles — irritabilité, isolement, baisse de qualité — passent souvent inaperçus jusqu'à ce qu'un incident majeur survienne.
Le Code du travail impose à l'employeur une obligation de sécurité envers ses salariés, incluant la prévention des risques psychosociaux. L'article L4121-1 précise que l'employeur doit évaluer tous les risques, y compris psychosociaux, et les consigner dans le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
Depuis 2022, pour les entreprises de plus de 50 salariés, le PAPRIPACT (Plan Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d'Amélioration des Conditions de Travail) doit intégrer un volet santé-travail, incluant explicitement les RPS. L'objectif : passer d'une approche réactive à une logique de prévention structurée.
Les RPS altèrent la santé physique et mentale. Le stress prolongé génère troubles du sommeil, troubles musculosquelettiques, problèmes cardiovasculaires, anxiété, dépression. L'épuisement professionnel, ou burnout, se traduit par une fatigue extrême, un cynisme croissant et un sentiment d'inefficacité.
Ces troubles ne concernent pas uniquement les individus fragiles. Ils touchent des collaborateurs performants et engagés, placés dans des conditions de travail intenables. Un manager compétent peut s'épuiser si sa charge n'est jamais régulée. Un commercial excellent peut décrocher si ses objectifs deviennent irréalistes.
Les RPS dégradent rapidement la performance des équipes. L'absentéisme augmente, la rotation s'accélère, la qualité des livrables baisse. Les tensions internes paralysent la coopération. Les réunions deviennent inefficaces. Les décisions se prennent lentement ou mal.
Dans une PME de 80 personnes, un climat social dégradé peut générer 15 % d'absentéisme supplémentaire en six mois, soit l'équivalent de 12 ETP perdus. Les coûts directs — arrêts maladie, recrutements — s'ajoutent aux coûts indirects : baisse de productivité, perte de savoir-faire, démotivation des équipes restantes.
L'absence de prévention des RPS expose l'employeur à des contentieux. Un salarié peut invoquer un manquement à l'obligation de sécurité, entraînant une prise en charge en maladie professionnelle, une résiliation judiciaire du contrat, voire une condamnation pénale en cas de harcèlement avéré.
Au-delà du juridique, la réputation de l'entreprise se dégrade. Les meilleurs candidats refusent les postes. Les clients perçoivent les dysfonctionnements. Les partenaires s'interrogent. La capacité d'attraction et de fidélisation s'effondre.
Beaucoup d'entreprises traitent les symptômes sans analyser les causes. Elles proposent des séances de yoga, des webinaires bien-être, des hotlines d'écoute. Ces dispositifs sont utiles, mais insuffisants si l'organisation du travail reste dysfonctionnelle.
Le vrai levier, c'est la prévention primaire : agir sur les conditions de travail elles-mêmes. Réduire la charge quand elle est excessive. Clarifier les rôles quand ils sont flous. Donner de l'autonomie quand les salariés sont sur-contrôlés. Former les managers à la régulation. Structurer les échanges pour éviter l'isolement.
Autre erreur classique : agir sans diagnostic préalable. Un dirigeant convaincu qu'il connaît ses équipes lance un plan d'action basé sur ses intuitions. Six mois plus tard, les tensions persistent, voire s'aggravent.
Mesurer les RPS via un baromètre permet d'objectiver la situation, d'identifier les équipes ou services les plus exposés, de repérer les facteurs de risque dominants. Cela évite de disperser l'énergie sur des actions hors-sujet et permet de prioriser les leviers qui auront réellement de l'impact.
Les managers de proximité jouent un rôle central dans la prévention des RPS. Ce sont eux qui régulent la charge, distribuent les ressources, organisent l'entraide, reconnaissent le travail accompli. Pourtant, ils sont rarement formés à ces dimensions.
Un manager non accompagné reproduit les erreurs de son propre manager ou adopte un management instinctif, parfois contre-productif. Former les managers à détecter les signaux faibles, à réguler les tensions, à conduire des points individuels de qualité constitue un investissement déterminant.
La prévention commence par la mesure. Un baromètre RPS, déployé annuellement ou semestriellement, permet de suivre l'évolution du climat social, de la charge perçue, de la qualité des relations, du sens au travail. Il identifie les zones de fragilité avant qu'elles ne deviennent critiques.
L'ANACT recommande d'associer données quantitatives (questionnaires anonymes) et données qualitatives (entretiens, groupes de travail). Cette double approche permet de comprendre finement les dynamiques à l'œuvre et de co-construire les solutions avec les équipes concernées.
Le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels doit intégrer les RPS au même titre que les risques chimiques ou physiques. Cela implique d'identifier les situations à risque, d'évaluer leur gravité et leur fréquence, et de définir des mesures de prévention adaptées.
Un DUERP vivant n'est pas un document administratif figé. Il se met à jour après chaque mesure RPS, après chaque réorganisation, après chaque signalement. Il devient l'outil central du pilotage santé-travail, consulté par le CSE, utilisé par les managers, connu des collaborateurs.
Un plan d'action efficace repose sur trois principes : hiérarchiser les priorités, agir sur les causes organisationnelles, impliquer les parties prenantes. Il ne s'agit pas de multiplier les initiatives cosmétiques, mais de cibler les leviers qui transformeront réellement les conditions de travail.
Exemples d'actions concrètes : redéfinir les périmètres de poste quand ils sont flous, revoir les process quand ils génèrent des tâches inutiles, instaurer des rituels de régulation managériale, former les équipes à la gestion des conflits, clarifier les circuits de décision. Chaque action doit être tracée, évaluée, ajustée.
Les managers ont besoin d'outils pour prévenir les RPS au quotidien. Cela passe par des formations adaptées : conduite d'entretiens individuels, détection des signaux faibles, gestion des situations difficiles, régulation collective, reconnaissance au travail.
L'accompagnement ne s'arrête pas à la formation. Des supervisions régulières, des retours d'expérience entre pairs, un soutien RH accessible permettent aux managers de ne pas rester seuls face aux situations complexes. Un manager soutenu soutient mieux ses équipes.
Piloter les risques psychosociaux exige de mesurer régulièrement, de structurer les actions, de suivre les évolutions. Moha centralise ces dimensions dans une plateforme unique, pensée pour les PME et ETI.
Les baromètres RPS permettent de sonder les équipes sur les six facteurs de risque identifiés par l'INRS : intensité du travail, exigences émotionnelles, autonomie, relations, valeurs, insécurité. Les résultats, anonymisés et segmentés, identifient les services ou situations à prioriser. Le DUERP et le PAPRIPACT se mettent à jour directement dans la plateforme, assurant une traçabilité complète.
Moha propose également un accompagnement psychologique pour les collaborateurs en difficulté, des formations pour managers et référents, et un diagnostic santé-travail offert qui permet d'établir un état des lieux initial sans engagement. L'approche est simple, claire, opérationnelle : mesurer, comprendre, agir.
Les risques psychosociaux ne sont ni une fatalité ni un sujet réservé aux grandes entreprises. Ils touchent toutes les organisations dès lors que l'intensité du travail, les relations ou l'organisation génèrent des tensions durables. Leur prévention repose sur une démarche structurée : mesurer pour objectiver, comprendre pour cibler, agir sur les causes organisationnelles.
Un pilotage clair de la santé-travail réduit durablement les risques, améliore la performance et renforce la cohésion des équipes. Cela commence par un diagnostic externe, fiable, qui permet de poser les bases d'un plan d'action réaliste.
Le diagnostic santé-travail offert par Moha constitue une première étape concrète pour identifier les priorités et structurer une prévention efficace.
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