RPS

Quels sont les principaux risques psychosociaux (RPS) du travail ?

Principaux RPS au travail : stress chronique, burnout, harcèlement, violences, situations à risque. Définitions claires et leviers de prévention adaptés.

Actualisé le :
11/12/2025
BG
Quels sont les principaux risques psychosociaux (RPS) du travail ?

Un dirigeant de PME échange avec sa DRH : "Concrètement, quand on parle de RPS, on parle de quoi ?" La question est légitime. Entre le stress, le burnout, le harcèlement, les conflits : qu'est-ce qui relève vraiment des risques psychosociaux ?

Cette confusion paralyse beaucoup d'entreprises. Elles savent qu'elles doivent agir, mais ne cernent pas précisément les risques à prévenir. Résultat : des actions dispersées qui ne traitent pas les vrais problèmes.

Les principaux RPS se regroupent en quelques catégories claires : le stress chronique, l'épuisement professionnel, les violences au travail, et les situations à risque organisationnel. Cet article les explique simplement pour structurer votre prévention.

Le stress chronique au travail

Quand le stress devient pathologique

Le stress ponctuel reste normal. Il stimule même parfois la performance. Le problème apparaît quand il s'installe dans la durée : exposition prolongée à des contraintes importantes, sans récupération possible.

Ce stress chronique dégrade la santé. Troubles du sommeil, fatigue permanente, irritabilité, difficultés de concentration. Puis troubles physiques : problèmes cardiovasculaires, troubles musculosquelettiques, affaiblissement immunitaire.

Selon l'INRS, le stress chronique constitue le RPS le plus répandu. Il touche tous les secteurs, toutes les tailles d'entreprise, toutes les catégories professionnelles.

Les situations qui génèrent du stress

La surcharge reste la première cause. Trop de dossiers à traiter, délais irréalistes, interruptions permanentes. Un collaborateur qui enchaîne les semaines à 50 heures sans que personne ne régule finit par craquer.

Les objectifs contradictoires génèrent également du stress. On demande qualité ET rapidité, satisfaction client ET réduction des coûts, innovation ET conformité. Sans arbitrage clair, les collaborateurs se déchirent entre ces injonctions.

Le manque de contrôle amplifie le stress. Des salariés sur-contrôlés, sans marge de manœuvre, qui subissent sans pouvoir agir développent un sentiment d'impuissance qui épuise.

Comment le repérer

Les signes individuels : irritabilité inhabituelle, fatigue persistante, erreurs qui se multiplient, difficultés à décrocher le soir. Les signes collectifs : tensions qui montent dans l'équipe, absentéisme en hausse, turnover qui s'accélère.

Un manager attentif repère ces signaux avant l'effondrement. Il peut alors ajuster la charge, clarifier les priorités, redonner des marges de manœuvre.

L'épuisement professionnel (burnout)

Un processus d'épuisement progressif

Le burnout ne survient pas brutalement. Il résulte d'une exposition prolongée à des conditions de travail difficiles. Il se caractérise par trois dimensions selon l'OMS : épuisement émotionnel intense, attitude cynique envers le travail, sentiment d'inefficacité personnelle.

La personne se sent vidée, à bout de ressources. Elle développe un détachement émotionnel : le travail ne représente plus rien, les collègues deviennent des numéros. Elle perd confiance en ses capacités, se sent incompétente alors qu'elle était performante.

Le burnout nécessite souvent un arrêt prolongé pour se rétablir. Les conséquences peuvent être graves : dépression, troubles anxieux, désinvestissement durable.

Les populations particulièrement exposées

Les managers de proximité cumulent des facteurs de risque. Pris entre exigences de la direction et réalité des équipes, charge importante, responsabilités sans moyens suffisants. Ils régulent les tensions de leurs équipes sans jamais être régulés eux-mêmes.

Les métiers à forte implication émotionnelle : soignants, enseignants, travailleurs sociaux. La confrontation répétée à la souffrance, le décalage entre ce qu'on voudrait faire et ce qu'on peut faire génèrent épuisement et perte de sens.

Les personnes très investies, perfectionnistes, qui ne savent pas poser de limites s'épuisent plus facilement. Elles compensent longtemps avant de s'effondrer brutalement.

Les signaux d'alerte précoces

L'épuisement s'installe progressivement. Premiers signes : fatigue qui ne passe plus après le week-end, irritabilité croissante, difficultés à démarrer la journée. Puis désengagement : la personne fait le minimum, évite les collègues, ne propose plus rien.

Enfin les signes physiques : maux de tête fréquents, troubles digestifs, douleurs musculaires. Et psychiques : anxiété, idées noires, perte de sens profonde.

Détecter ces signaux tôt permet d'agir avant l'effondrement. Réguler la charge, reconnaître le travail accompli, proposer un accompagnement.

Les violences au travail

Le harcèlement moral

Le harcèlement moral se définit par des agissements répétés visant à dégrader les conditions de travail, portant atteinte à la dignité ou à la santé. Critiques permanentes, humiliations publiques, mise au placard, objectifs impossibles, isolement délibéré.

Ces situations dégradent profondément la santé des victimes. Stress post-traumatique, dépression, perte de confiance durable. Elles contaminent également toute l'équipe : climat de peur, perte de coopération.

Le Code du travail impose à l'employeur d'agir dès qu'il a connaissance d'une situation de harcèlement. Enquête rapide, mesures de protection, sanctions si nécessaire.

Le harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel regroupe propos ou comportements à connotation sexuelle imposés de manière répétée. Remarques déplacées, gestes inappropriés, pressions pour obtenir des faveurs sexuelles.

Ces situations génèrent honte, culpabilité, peur. Les victimes mettent souvent du temps à parler. L'entreprise doit faciliter la parole : référent harcèlement identifié, procédure de signalement claire, garantie de non-représailles.

La prévention passe par la formation, la communication claire sur l'interdiction absolue, l'exemplarité de l'encadrement.

Les violences externes

Les violences externes proviennent de personnes extérieures : clients, usagers, patients. Elles touchent particulièrement les métiers en contact avec le public : commerce, santé, transport, services publics.

De l'incivilité (impolitesse, agressivité verbale) à l'agression physique. Leur répétition génère peur, épuisement, perte de sens. Un guichetier qui subit quotidiennement insultes et menaces développe des troubles anxieux.

La prévention : formation à la gestion des situations difficiles, protocoles clairs, soutien immédiat après incident. Ne jamais laisser un collaborateur seul après une agression.

Les situations à risque organisationnel

Les changements mal accompagnés

Les réorganisations, les fusions, les changements d'outils génèrent des RPS quand ils sont mal accompagnés. Annonces contradictoires, absence d'explication, pas de formation, délais impossibles.

Les collaborateurs perdent leurs repères. Ils ne comprennent plus qui décide quoi, comment faire leur travail, quel est le sens de leur action. Cette désorientation génère anxiété et désengagement.

La prévention : expliquer le pourquoi, former avant de déployer, donner du temps pour l'appropriation, écouter les remontées terrain.

L'insécurité de l'emploi

La précarité génère des RPS. CDD à répétition, menaces de licenciement, absence de visibilité sur l'avenir. Cette incertitude empêche de se projeter, génère anxiété chronique, dégrade la santé.

Les périodes de restructuration touchent même les salariés en CDI. L'attente du couperet, les rumeurs, l'absence d'information créent un climat délétère qui impacte toute l'organisation.

La prévention : limiter le recours excessif à la précarité, communiquer honnêtement lors des restructurations, donner de la visibilité.

Les objectifs inatteignables

Des objectifs systématiquement impossibles à atteindre génèrent sentiment d'échec permanent, perte de sens, épuisement. Les collaborateurs s'investissent à fond sans jamais réussir, accumulent frustration et culpabilité.

Cette situation touche particulièrement les commerciaux (objectifs irréalistes), les managers (injonctions contradictoires), les opérateurs (cadences intenables).

La prévention : fixer des objectifs ambitieux mais atteignables, ajuster selon la réalité, reconnaître les efforts pas uniquement les résultats.

Comment prioriser votre prévention

Mesurer pour identifier les risques dominants

Un baromètre RPS révèle quels risques dominent dans votre organisation. Votre entreprise cumule-t-elle surcharge et manque d'autonomie ? Ou plutôt tensions relationnelles et perte de sens ?

Cette mesure objective évite de partir d'impressions. Elle identifie les populations les plus exposées, hiérarchise les priorités, oriente les actions.

Traiter en fonction de l'urgence

Certaines situations exigent une intervention immédiate : harcèlement avéré, personne en burnout, équipe au bord de l'implosion. Ces urgences se traitent avant même de lancer une analyse organisationnelle complète.

D'autres risques se traitent sur le moyen terme : surcharge structurelle, manque d'autonomie, défaut de reconnaissance. Ces transformations organisationnelles prennent plusieurs mois mais produisent des effets durables.

Articuler prévention primaire, secondaire et tertiaire

La prévention primaire agit sur l'organisation : réduire la surcharge, clarifier les rôles, donner de l'autonomie. C'est le niveau le plus efficace.

La prévention secondaire renforce les ressources : former les managers, développer les compétences, structurer le soutien collectif.

La prévention tertiaire accompagne les personnes déjà en difficulté : accompagnement psychologique, aménagement de poste. Ces trois niveaux se complètent.

Moha identifie vos risques psychosociaux principaux

Structurer une prévention efficace suppose d'identifier précisément quels RPS dominent dans votre organisation. Moha simplifie cette démarche grâce à des baromètres qui mesurent l'exposition à chaque type de risque.

Les résultats révèlent si votre entreprise fait face plutôt à de la surcharge, à des tensions relationnelles, à de l'épuisement, ou à des situations mixtes. Le plan d'action se construit ensuite pour traiter spécifiquement les risques identifiés.

Le diagnostic santé-travail offert établit un état des lieux complet des RPS présents dans votre entreprise et recommande des actions ciblées sur vos risques principaux.

Conclusion

Les principaux risques psychosociaux au travail sont : le stress chronique (surcharge, objectifs contradictoires), l'épuisement professionnel (burnout), les violences (harcèlement, agressions), et les situations organisationnelles à risque (changements, précarité, objectifs inatteignables).

Identifier précisément quels risques dominent dans votre organisation permet de cibler les actions. Vous ne déployez pas un plan générique, vous traitez les risques réels de votre entreprise.

Un pilotage clair de la santé-travail réduit durablement les risques, améliore la performance et renforce la cohésion des équipes. Cela commence par l'identification précise de vos risques principaux.

Le diagnostic santé-travail offert par Moha identifie les principaux RPS dans votre entreprise et structure un plan de prévention adapté.

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