RPS

Quels sont les 6 facteurs de risques psychosociaux (RPS) ?

Les 6 facteurs de RPS selon l'INRS : intensité du travail, exigences émotionnelles, autonomie, relations, valeurs, insécurité. Définitions et prévention.

Actualisé le :
11/12/2025
BG
Quels sont les 6 facteurs de risques psychosociaux (RPS) ?

Une responsable RH doit évaluer les RPS dans son entreprise. Elle lit "six facteurs de risque" partout, mais reste dans le flou. Concrètement, qu'est-ce que ça signifie ? Comment les identifier dans son organisation ? Par où commencer ?

Beaucoup d'entreprises restent bloquées à cette étape. Elles savent qu'elles doivent agir, mais ne comprennent pas précisément ce qu'elles cherchent à mesurer. Résultat : des actions génériques qui ratent leur cible.

L'INRS a identifié six grandes familles de facteurs de risque psychosociaux. Comprendre ces six facteurs permet de structurer un diagnostic précis et des actions ciblées. Cet article les explique simplement, avec des exemples concrets pour chaque PME et ETI.

Facteur 1 : Intensité et temps de travail

Ce que ça recouvre

Ce facteur regroupe tout ce qui touche à la charge et au rythme. La surcharge : trop de dossiers à traiter simultanément. Les délais irréalistes : objectifs inatteignables dans le temps imparti. Les interruptions permanentes : impossible de se concentrer plus de 15 minutes.

Les horaires constituent également un élément clé. Horaires décalés, travail de nuit, astreintes répétées, amplitude journalière excessive. Ces contraintes temporelles empêchent la récupération et dégradent la santé.

Exemples concrets

Un service comptable de 5 personnes qui traite 40% d'activité en plus qu'il y a deux ans, sans recrutement. Un commercial qui cumule prospection, gestion clients, reporting, réunions, sans jamais pouvoir prioriser. Un responsable production interrompu toutes les 10 minutes par des urgences.

Un manager qui enchaîne 12 heures par jour depuis trois mois. Une équipe en horaires décalés (2x8 ou 3x8) qui accumule fatigue et troubles du sommeil. Un consultant en déplacements permanents qui ne récupère jamais.

Comment le prévenir

Dimensionner correctement les équipes : calculer la charge réelle avant de fixer les effectifs. Supprimer les tâches inutiles : reportings redondants, réunions improductives. Clarifier les priorités : les collaborateurs doivent savoir sur quoi concentrer leur énergie.

Former les managers à réguler la charge. Leur donner le droit de dire non quand une demande met l'équipe en danger. Revoir les process trop lourds qui génèrent plus de contraintes que de valeur.

Facteur 2 : Exigences émotionnelles

Ce que ça recouvre

Ce facteur concerne la gestion des émotions au travail. Le contact avec le public difficile : clients agressifs, usagers en détresse. L'obligation de masquer ses émotions : sourire en toute circonstance, rester calme face aux insultes.

La confrontation à la souffrance touche particulièrement les soignants, les travailleurs sociaux, les pompiers. Devoir annoncer des mauvaises nouvelles, gérer des situations de crise, voir des personnes en grande difficulté génère une charge émotionnelle importante.

Exemples concrets

Un guichetier qui subit quotidiennement impolitesse et agressivité. Une infirmière confrontée à la souffrance des patients et aux décès. Un manager qui doit annoncer un licenciement économique à son équipe.

Un commercial qui encaisse refus sur refus mais doit rester motivé. Un enseignant face à des élèves difficiles, qui ne peut montrer son découragement. Un conseiller clientèle qui gère 40 appels par jour, dont 10 très tendus.

Comment le prévenir

Former les équipes à la gestion des situations difficiles. Ne pas les laisser seules face aux comportements agressifs. Mettre en place des protocoles clairs : quand escalader, comment se protéger, qui appeler en renfort.

Organiser des espaces de parole où les émotions peuvent s'exprimer. Des temps de régulation collectifs où chacun partage ses difficultés. Reconnaître la charge émotionnelle : elle est aussi épuisante que la charge physique ou cognitive.

Facteur 3 : Manque d'autonomie

Ce que ça recouvre

Ce facteur mesure les marges de manœuvre dont disposent les collaborateurs. L'autonomie dans l'organisation du travail : peut-on choisir comment atteindre ses objectifs ? La participation aux décisions : est-on consulté sur ce qui concerne son travail ?

L'utilisation des compétences compte également. Un collaborateur qui ne peut jamais mobiliser son expertise, qui reste cantonné à des tâches répétitives, qui voit ses propositions systématiquement ignorées perd le sens de son travail.

Exemples concrets

Un comptable expérimenté qu'on sur-contrôle sur chaque validation. Une équipe qui doit demander trois autorisations pour commander un stylo. Des commerciaux avec des scripts imposés, interdits de s'adapter à leur interlocuteur.

Un manager qui ne peut rien décider sans l'aval de sa direction. Des opérateurs qui suivent des consignes inadaptées mais n'ont pas le droit de les modifier. Une assistante surdiplômée cantonnée à des tâches administratives basiques.

Comment le prévenir

Définir un cadre clair (objectifs, contraintes, moyens) puis laisser les équipes choisir le comment. Faire confiance à l'expertise : les gens savent souvent mieux que leur hiérarchie comment faire leur travail.

Associer les collaborateurs aux décisions qui les concernent. Consulter avant de changer un outil, un process, une organisation. Cette participation renforce l'adhésion et évite de créer des contraintes inadaptées.

Facteur 4 : Rapports sociaux dégradés

Ce que ça recouvre

Ce facteur regroupe tout ce qui touche aux relations au travail. Le manque de soutien : un manager absent, des collègues qui ne s'entraident pas. L'absence de reconnaissance : des efforts jamais valorisés, uniquement les erreurs pointées.

Les conflits non régulés : tensions qui s'installent, désaccords qui pourrissent, règlements de compte en réunion. L'isolement : travailler seul sans interaction, être exclu des échanges informels. Le harcèlement moral ou sexuel constitue la forme la plus grave.

Exemples concrets

Une équipe où chacun se replie sur son périmètre, refuse d'aider les collègues. Un manager qui ne fait jamais de retour positif, intervient uniquement pour critiquer. Deux collaborateurs en conflit ouvert depuis des mois, sans que personne ne régule.

Un télétravailleur à temps plein qui ne voit plus jamais ses collègues. Une personne mise au placard, exclue des réunions importantes. Un collaborateur harcelé par son manager : remarques humiliantes, objectifs impossibles, isolement progressif.

Comment le prévenir

Former les managers au management bienveillant et à la régulation des tensions. Intervenir rapidement dès qu'un conflit apparaît : médiation, recadrage, clarification des rôles.

Structurer le soutien collectif : temps d'échange réguliers, tutorat des nouveaux, communautés de pratique. Favoriser la reconnaissance : feedbacks positifs fréquents, valorisation publique des contributions, écoute réelle des propositions.

Facteur 5 : Conflits de valeurs

Ce que ça recouvre

Ce facteur apparaît quand le travail demandé contredit les principes professionnels ou personnels du salarié. L'obligation de faire un travail qu'on juge inutile, mal fait, ou contraire à l'éthique génère une souffrance profonde.

Le manque de moyens pour faire du travail de qualité entre également dans ce facteur. Un professionnel qui sait ce qu'il faudrait faire mais n'a jamais les ressources nécessaires vit une contradiction douloureuse.

Exemples concrets

Un commercial contraint de vendre des produits inadaptés aux besoins réels des clients. Un soignant qui doit bâcler les soins faute de temps. Un responsable qualité qui valide des livrables qu'il sait défaillants sous pression des délais.

Un manager sommé d'appliquer des décisions qu'il juge injustes envers son équipe. Un enseignant qui doit noter des élèves sans avoir pu les accompagner correctement. Un consultant qui produit des rapports qu'il sait inutiles.

Comment le prévenir

Donner les moyens de faire du travail de qualité. Ne pas demander l'impossible : objectifs de qualité ET délais tenables. Expliquer le sens des décisions : pourquoi cette orientation, quel impact attendu.

Créer des espaces où les dilemmes éthiques peuvent s'exprimer. Permettre aux collaborateurs de signaler quand une demande pose problème. Arbitrer entre qualité et quantité de manière transparente, pas en reportant la contradiction sur les salariés.

Facteur 6 : Insécurité de la situation de travail

Ce que ça recouvre

Ce facteur concerne toutes les formes d'incertitude sur l'avenir professionnel. L'insécurité de l'emploi : CDD à répétition, précarité, risque de licenciement. L'insécurité socio-économique : rémunération insuffisante, perspective de carrière bouchée.

Les changements permanents génèrent également de l'insécurité. Réorganisations successives, annonces contradictoires, absence de visibilité sur l'avenir. Cette instabilité empêche de se projeter et génère anxiété chronique.

Exemples concrets

Un salarié en CDD depuis trois ans, renouvelé tous les six mois, qui ne peut rien prévoir. Une équipe qui découvre sa troisième réorganisation en deux ans, sans jamais comprendre la logique. Un service sous menace de suppression, les collaborateurs attendent le couperet.

Des managers qui annoncent des orientations différentes chaque trimestre. Une entreprise rachetée où personne ne sait qui partira, qui restera. Un salarié dont le poste évolue constamment sans qu'on lui explique où ça mène.

Comment le prévenir

Donner de la visibilité sur l'avenir. Communiquer honnêtement : ce qu'on sait, ce qu'on ne sait pas encore, le calendrier des décisions. Éviter les annonces contradictoires qui génèrent confusion et méfiance.

Stabiliser l'organisation : ne pas réorganiser pour réorganiser. Quand un changement est nécessaire, l'expliquer, l'accompagner, laisser le temps de l'appropriation. Limiter le recours excessif aux CDD : la précarité coûte cher en santé et en performance.

Comment identifier vos facteurs dominants

Mesurer avec un baromètre RPS

Un baromètre RPS mesure précisément l'exposition de vos collaborateurs à ces six facteurs. Les résultats révèlent où se situent vos principaux risques. Votre entreprise cumule-t-elle surcharge et manque d'autonomie ? Ou plutôt tensions relationnelles et conflits de valeurs ?

Cette mesure oriente vos priorités. Inutile de déployer une formation sur la gestion du public si votre problème principal est la surcharge interne. Chaque facteur appelle des actions spécifiques.

Analyser par population

Les facteurs dominants varient souvent selon les métiers ou services. Les managers cumulent généralement surcharge et exigences émotionnelles. Les commerciaux subissent davantage les exigences émotionnelles et les objectifs contradictoires. Les opérateurs manquent souvent d'autonomie.

Cette analyse segmentée permet de cibler les actions. Vous ne déployez pas le même plan pour tous, vous adaptez selon les facteurs identifiés pour chaque population.

Moha mesure les 6 facteurs de RPS

Identifier précisément vos facteurs de risque dominants structure toute votre prévention. Moha simplifie cette démarche grâce à des baromètres RPS qui mesurent les six facteurs identifiés par l'INRS.

Les résultats, segmentés par service et catégorie professionnelle, révèlent quels facteurs touchent quelles populations. Le plan d'action se construit ensuite pour traiter spécifiquement chaque facteur identifié. Le DUERP s'alimente automatiquement avec ces résultats.

Le diagnostic santé-travail offert inclut la mesure complète des six facteurs de RPS dans votre organisation et recommande des actions ciblées pour chaque facteur dominant.

Conclusion

Les six facteurs de risque psychosociaux selon l'INRS sont : intensité du travail, exigences émotionnelles, manque d'autonomie, rapports sociaux dégradés, conflits de valeurs, insécurité de la situation. Chaque facteur appelle des leviers de prévention spécifiques.

Comprendre ces six facteurs permet de dépasser les actions génériques. Vous identifiez précisément ce qui génère des RPS dans votre organisation, vous ciblez vos ressources sur les bons leviers, vous mesurez l'impact sur chaque facteur.

Un pilotage clair de la santé-travail réduit durablement les risques, améliore la performance et renforce la cohésion des équipes. Cela commence par une mesure précise des six facteurs de risque.

Le diagnostic santé-travail offert par Moha mesure les six facteurs de RPS dans votre entreprise et structure un plan de prévention adapté.

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