11/12/2025
Quels sont les 12 facteurs de risques psychosociaux (RPS) au travail ?
Les 12 facteurs de RPS au travail : grille opérationnelle pour analyser finement les risques psychosociaux et structurer des actions ciblées.

Une responsable RH veut lancer un questionnaire RPS dans son entreprise. Elle trouve des dizaines de modèles en ligne, tous différents. Certains font 10 questions, d'autres 80. Lesquels choisir ? Comment être sûre de mesurer les bons facteurs ? Et surtout, comment exploiter les résultats après ?
Le questionnaire RPS reste l'outil le plus efficace pour objectiver les risques psychosociaux dans une organisation. Mais mal construit, il génère des données inexploitables. Mal utilisé, il déçoit les collaborateurs qui ont pris le temps de répondre. Beaucoup d'entreprises se lancent sans méthode et obtiennent des résultats qu'elles ne savent pas interpréter.
Un questionnaire RPS efficace mesure précisément les six facteurs de risque identifiés par l'INRS, s'adapte au contexte de votre entreprise, garantit l'anonymat, et produit des résultats actionnables. Cet article explique comment le construire et l'exploiter pour structurer votre prévention.
Votre questionnaire doit couvrir systématiquement les six grandes familles de risques psychosociaux définies par l'INRS. L'intensité et le temps de travail : surcharge, rythme, horaires, interruptions. Les exigences émotionnelles : contact avec le public, gestion des émotions, situations difficiles.
Le manque d'autonomie : marges de manœuvre, participation aux décisions, utilisation des compétences. Les rapports sociaux dégradés : soutien, reconnaissance, conflits, isolement. Les conflits de valeurs : contradiction entre travail demandé et principes. L'insécurité de la situation : restructurations, précarité, changements.
Cette couverture complète évite de passer à côté de facteurs importants. Un questionnaire qui mesure uniquement la charge ignore les tensions relationnelles ou le manque d'autonomie, pourtant sources majeures de RPS.
Chaque facteur de risque se décline en questions concrètes, formulées dans un langage simple. Évitez le jargon RH ou les concepts abstraits. Préférez "Devez-vous fréquemment traiter plusieurs dossiers en même temps ?" à "Êtes-vous exposé à une charge cognitive élevée ?".
Pour chaque facteur, posez plusieurs questions sous des angles différents. Sur la charge par exemple : "Avez-vous suffisamment de temps pour effectuer correctement votre travail ?", "Devez-vous souvent travailler dans l'urgence ?", "Les objectifs fixés sont-ils atteignables ?". Cette triangulation renforce la fiabilité de la mesure.
Utilisez des échelles de réponse claires : jamais / rarement / parfois / souvent / toujours, ou pas du tout d'accord / plutôt pas d'accord / plutôt d'accord / tout à fait d'accord. Ces échelles permettent de quantifier les résultats et de suivre les évolutions dans le temps.
Un bon questionnaire intègre des questions spécifiques à votre secteur ou métier. Dans une entreprise industrielle : questions sur le bruit, les cadences, le travail posté. Dans une entreprise de services : questions sur la relation client, les déplacements, le travail à distance.
Cette personnalisation peut représenter 20 à 30 % du questionnaire. Le reste s'appuie sur des questions standardisées qui permettent de comparer vos résultats à des références externes. L'équilibre entre standardisation et personnalisation assure à la fois la fiabilité et la pertinence.
Ne partez pas de zéro. Plusieurs questionnaires validés scientifiquement existent : le questionnaire RPS de l'INRS, le questionnaire de Karasek, celui de Siegrist. Ces outils ont été testés sur des milliers de salariés, leur fiabilité est prouvée.
L'INRS met à disposition gratuitement un questionnaire complet sur son site. Vous pouvez l'utiliser tel quel ou l'adapter à votre contexte. Cette base solide évite les erreurs méthodologiques qui rendraient vos résultats inexploitables.
Si vous souhaitez personnaliser davantage, faites-vous accompagner par un psychologue du travail ou un ergonome. Ces experts maîtrisent les techniques de construction de questionnaires et évitent les biais classiques : questions orientées, échelles inadaptées, formulations ambiguës.
Votre questionnaire doit permettre d'analyser les résultats par population : service, site, catégorie professionnelle, ancienneté. Ces segmentations révèlent où se situent précisément les problèmes.
Limitez-vous aux segmentations vraiment utiles. Trop de questions démographiques allongent inutilement le questionnaire et peuvent compromettre l'anonymat dans les petites structures. Trois à cinq segmentations suffisent généralement : service, statut (cadre/non-cadre), ancienneté, site si multi-sites, genre si pertinent.
Attention à l'anonymat : dans un service de trois personnes, demander le service + l'ancienneté + le statut permet d'identifier les répondants. Dans ce cas, remontez uniquement au niveau direction ou regroupez les petites équipes.
Avant de lancer le questionnaire auprès de tous vos collaborateurs, testez-le sur un échantillon restreint : 10 à 15 personnes de profils variés. Demandez-leur : les questions sont-elles claires, le temps de réponse est-il acceptable, certaines formulations posent-elles problème ?
Ce test révèle les ambiguïtés. Une question peut vous sembler limpide mais être interprétée différemment par les répondants. Un vocabulaire peut être incompris dans certains métiers. Ces ajustements avant déploiement évitent les biais de compréhension.
Visez un questionnaire de 30 à 50 questions maximum, complétable en 10 à 15 minutes. Au-delà, le taux de participation chute. Les collaborateurs sollicités en permanence ne consacreront pas 30 minutes à un questionnaire, aussi important soit-il.
Le taux de participation conditionne la fiabilité des résultats. En dessous de 50 %, les résultats peuvent être biaisés. Pour mobiliser, communiquez clairement en amont : pourquoi ce questionnaire, comment les résultats seront utilisés, quelles garanties d'anonymat, quel calendrier.
Impliquez les managers dans cette communication. Un message de la DRH seule a moins d'impact qu'un message relayé par chaque manager auprès de son équipe. Préparez un kit de communication : mail type, affiche, argumentaire pour les managers.
Précisez le caractère anonyme du dispositif. Les collaborateurs doivent être certains que leurs réponses individuelles restent confidentielles, que seules les analyses agrégées seront partagées. Cette garantie libère la parole et améliore la sincérité des réponses.
Ne lancez pas un questionnaire RPS pendant une période de crise aiguë, en pleine réorganisation, ou juste avant les congés d'été. Ces moments biaiseraient les résultats ou compromettraient le taux de participation.
Privilégiez une période stable, où les collaborateurs disposent d'un peu de temps. Évitez les fins de mois chargées, les périodes de clôture comptable, les pics d'activité prévisibles. Laissez le questionnaire ouvert deux à trois semaines pour que chacun puisse répondre sans pression.
Rappelez régulièrement l'échéance sans harceler. Un mail de lancement, un rappel à mi-parcours, un dernier rappel trois jours avant la clôture. Ces relances maintiennent la mobilisation sans saturer les boîtes mail.
L'anonymat conditionne la sincérité des réponses. Utilisez une plateforme qui ne trace pas les adresses IP, qui ne permet pas d'identifier les répondants. Externalisez le recueil si vous n'avez pas d'outil interne garantissant l'anonymat.
Attention aux petites populations : si un service compte trois personnes et que vous segmentez par service, l'anonymat disparaît. Dans ce cas, remontez au niveau supérieur (direction) ou précisez que les résultats ne seront communiqués que pour les groupes de 5 personnes minimum.
Communiquez clairement sur ces garanties. Les collaborateurs doivent comprendre que même la DRH ne peut pas accéder aux réponses individuelles, que seules des analyses statistiques agrégées seront produites.
Les résultats bruts ne signifient rien. Ils doivent être analysés, interprétés, segmentés. Calculez un score par facteur de risque (charge, autonomie, relations, etc.) pour chaque population (service, catégorie, site).
Ces scores révèlent où se situent les problèmes. Le service logistique affiche un score de surcharge alarmant. Les managers manquent cruellement d'autonomie. Les nouvelles recrues se sentent isolées. Ces constats précis orientent les actions.
Comparez également vos résultats à des références externes si vous utilisez un questionnaire standardisé. Votre score de surcharge est-il dans la moyenne nationale, au-dessus, en dessous ? Cette mise en perspective aide à prioriser.
Tous les facteurs de risque identifiés ne justifient pas une action immédiate. Croisez deux dimensions : la gravité du score (un facteur très dégradé exige attention) et le nombre de personnes concernées (un risque qui touche 100 personnes prime sur un qui en touche 5).
Cette priorisation structure votre plan d'action. Vous traitez d'abord les situations graves touchant beaucoup de monde, puis les situations moyennement graves mais généralisées, enfin les situations localisées. Cette hiérarchisation évite la dispersion.
Partagez cette priorisation avec le CSE et les managers. Expliquez pourquoi tel service est traité en priorité, sur quels critères cette décision repose. Cette transparence facilite l'adhésion.
Les résultats se restituent par cercles concentriques. Direction d'abord : vision globale et détaillée de tous les résultats. CSE ensuite : mêmes données pour permettre le dialogue social. Managers après : résultats de leur périmètre comparés aux moyennes entreprise. Équipes enfin : leurs propres résultats sans comparaison stigmatisante.
Cette restitution ne se limite pas à projeter des graphiques. Elle s'accompagne d'une interprétation : que révèlent ces chiffres, quelles causes possibles, quelles pistes d'action. Elle ouvre également la discussion : les résultats résonnent-ils avec le vécu des équipes, y a-t-il des surprises ?
Annoncez immédiatement les suites : calendrier de construction du plan d'action, acteurs impliqués, prochains points de communication. Les collaborateurs doivent constater rapidement que leur participation produit des effets concrets.
L'erreur la plus grave : déployer un questionnaire, recevoir les résultats, puis ne rien faire. Cette déception génère de la défiance et compromet toute démarche ultérieure. Les collaborateurs ne participeront plus aux prochains questionnaires.
Un questionnaire engage l'entreprise. En sollicitant les salariés, vous vous engagez implicitement à agir sur les constats. Avant de lancer le questionnaire, assurez-vous d'avoir le budget et le soutien de la direction pour les actions qui suivront.
Un questionnaire de 100 questions décourage les répondants. Le taux de participation chute, les dernières réponses sont bâclées. Limitez-vous à 30-50 questions. Si vous voulez creuser certains sujets, ajoutez des questions ouvertes en fin de questionnaire, optionnelles.
Cette contrainte de longueur impose de sélectionner les questions vraiment essentielles. Chaque question doit apporter une information utile pour l'action. Supprimez les questions "intéressantes mais pas prioritaires".
Beaucoup d'entreprises communiquent massivement avant le questionnaire puis disparaissent après. Les collaborateurs restent sans nouvelles pendant des mois. Cette absence de retour frustre et décrédibilise la démarche.
Communiquez rapidement après le recueil : remerciements pour la participation, annonce des grandes lignes des résultats, calendrier des restitutions détaillées. Puis communiquez régulièrement sur l'avancement du plan d'action : actions lancées, résultats obtenus, prochaines étapes.
Construire et déployer un questionnaire RPS exige une méthodologie rigoureuse, des outils techniques fiables, une expertise en analyse. Moha simplifie cette démarche grâce à des baromètres RPS prêts à l'emploi, validés scientifiquement.
Les questionnaires intègrent les six facteurs de risque INRS, s'adaptent à votre contexte, garantissent l'anonymat. Le déploiement se fait en quelques clics, les relances s'automatisent. Les résultats s'analysent automatiquement par facteur et par population, avec des visualisations claires.
La plateforme génère directement les restitutions adaptées à chaque niveau (direction, CSE, managers, équipes) et alimente le DUERP avec les résultats. Le diagnostic santé-travail offert inclut la construction et l'analyse d'un premier baromètre RPS complet.
Un questionnaire RPS bien construit et bien exploité constitue la base d'une prévention efficace. Il objective les facteurs de risque, identifie les populations exposées, oriente les actions prioritaires. Mais cette efficacité suppose une méthode rigoureuse : questions validées, anonymat garanti, taux de participation élevé, analyse approfondie, restitution claire.
Le questionnaire n'est jamais une fin en soi. C'est un outil de diagnostic qui structure ensuite le plan d'action. Sa valeur se mesure aux transformations concrètes qu'il génère dans l'organisation du travail.
Un pilotage clair de la santé-travail réduit durablement les risques, améliore la performance et renforce la cohésion des équipes. Cela commence par une mesure fiable des facteurs de risque.
Le diagnostic santé-travail offert par Moha inclut le déploiement et l'analyse d'un questionnaire RPS complet pour structurer votre prévention.
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