11/12/2025
Quels sont les 12 facteurs de risques psychosociaux (RPS) au travail ?
Les 12 facteurs de RPS au travail : grille opérationnelle pour analyser finement les risques psychosociaux et structurer des actions ciblées.
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Un DRH constate une hausse brutale de l'absentéisme dans deux services. Les managers signalent des tensions croissantes. La médecine du travail alerte sur plusieurs situations préoccupantes. Il faut agir, mais comment s'y prendre concrètement ?
Gérer les risques psychosociaux ne s'improvise pas. Beaucoup d'entreprises réagissent dans l'urgence avec des actions dispersées : une formation par-ci, un recrutement par-là, sans vision d'ensemble. D'autres restent paralysées, ne sachant pas par où commencer. Le résultat : des situations qui s'aggravent, des coûts qui explosent, des équipes qui se dégradent.
Gérer efficacement les RPS suppose une méthode claire : mesurer pour comprendre, prioriser pour agir, piloter pour durer. Cet article explique simplement comment structurer cette démarche, de la détection à la prévention.
On ne gère bien que ce qu'on mesure. Sans diagnostic précis, impossible de savoir où sont les vrais problèmes, quelles équipes souffrent réellement, quels facteurs de risque dominent. Vous risquez d'agir à l'aveugle, de disperser vos ressources, de passer à côté des urgences.
La mesure objective la situation. Elle remplace les impressions par des faits. Elle permet de dialoguer sereinement avec le CSE, la médecine du travail, l'inspection du travail. Elle donne une base solide pour construire le plan d'action.
Commencez par analyser les indicateurs dont vous disposez déjà. L'absentéisme par service révèle souvent les zones de tension. Un taux qui grimpe brutalement dans une équipe alors que les autres restent stables signale un problème localisé.
Le turnover fonctionne de la même manière : plusieurs départs rapprochés dans un service, des démissions de personnes performantes, des demandes de mobilité interne multipliées. Ces mouvements traduisent généralement un environnement devenu difficile.
Ajoutez les remontées qualitatives : comptes-rendus de CSE, alertes de la médecine du travail, signalements managériaux, retours d'entretiens annuels. Ces informations dessinent une première cartographie, même approximative, qui oriente la suite.
Pour comprendre finement la situation, un baromètre RPS reste l'outil le plus efficace. Ce questionnaire anonyme mesure les six facteurs de risque identifiés par l'INRS : intensité du travail, exigences émotionnelles, autonomie, qualité des relations, conflits de valeurs, insécurité.
Les résultats, segmentés par service ou catégorie professionnelle, identifient précisément où se situent les difficultés. Un service peut souffrir de surcharge, un autre de tensions relationnelles, un troisième de manque d'autonomie. Cette granularité permet de cibler les actions.
Complétez si nécessaire par des entretiens collectifs ou des observations de terrain. Ces approches qualitatives expliquent le pourquoi derrière les chiffres, révèlent les causes organisationnelles, font émerger des pistes d'amélioration.
Tous les risques identifiés ne se valent pas. Certains sont graves et fréquents : ils exigent une action immédiate. D'autres sont mineurs et occasionnels : ils restent sous surveillance mais ne mobilisent pas de ressources immédiates.
Pour chaque facteur de risque identifié, évaluez deux dimensions. La gravité : quelles conséquences peut générer ce risque (inconfort, fatigue, épuisement, burnout) ? La fréquence : combien de personnes sont exposées, à quelle intensité ?
Ce croisement structure votre priorisation. Un service de 10 personnes en surcharge permanente avec déjà deux arrêts longue durée : priorité absolue. Une tension ponctuelle entre deux collaborateurs d'une équipe de 30 : traitement ciblé mais moins urgent.
Face aux situations identifiées, séparez clairement deux types d'actions. Les actions de réparation visent à accompagner les personnes déjà en difficulté : accompagnement psychologique, aménagement de poste, médiation. Elles sont nécessaires mais ne règlent pas les causes.
Les actions de prévention modifient l'organisation du travail pour supprimer ou réduire les facteurs de risque. Elles ciblent les causes, pas les symptômes. Ce sont elles qui produisent les effets durables.
Votre plan d'action doit articuler les deux. Accompagnez les personnes fragilisées (réparation) tout en corrigeant les conditions de travail qui ont généré la situation (prévention). L'un sans l'autre reste insuffisant.
La priorisation ne se décide pas seul dans votre bureau. Organisez un échange avec les parties prenantes : direction pour valider les moyens disponibles, managers pour vérifier la faisabilité opérationnelle, CSE pour intégrer le point de vue des salariés, médecine du travail pour l'expertise santé.
Cette co-construction renforce l'adhésion. Chacun comprend pourquoi telle équipe est traitée en priorité, pourquoi telle action est programmée en premier. Les décisions deviennent partagées, pas imposées.
La surcharge reste le premier facteur de risque psychosocial. Si vos équipes croulent sous la charge, toutes les formations bien-être du monde ne changeront rien. Il faut traiter le problème à la source.
Plusieurs leviers existent. Recruter pour absorber la croissance d'activité ou compenser des départs. Supprimer les tâches inutiles qui ne créent pas de valeur. Revoir les process trop lourds. Clarifier les priorités pour que les collaborateurs sachent sur quoi concentrer leur énergie.
Impliquez les managers dans cette régulation. Ce sont eux qui voient la charge réelle au quotidien. Donnez-leur la possibilité de dire non quand une demande supplémentaire met leur équipe en danger. Formez-les à arbitrer entre plusieurs urgences, à protéger leurs collaborateurs.
Les situations floues génèrent du stress et des conflits. Un collaborateur qui reçoit des demandes contradictoires de plusieurs managers, qui ne sait pas qui décide sur son périmètre, qui découvre qu'un collègue travaille sur le même sujet sans coordination : ces situations épuisent.
Clarifiez qui fait quoi, qui décide de quoi, qui doit être consulté ou informé. Les outils existent : fiches de poste actualisées, matrices de responsabilités, organigrammes fonctionnels. L'essentiel n'est pas la sophistication de l'outil, mais la clarté du résultat.
Cette clarification facilite la coopération, réduit les frictions, permet à chacun de se concentrer sur son travail sans perdre d'énergie dans des conflits de territoire ou des doublons inutiles.
Des collaborateurs sur-contrôlés, qui ne peuvent décider de rien, qui doivent demander l'autorisation pour le moindre détail, développent frustration et désengagement. Donnez-leur des marges de manœuvre : définissez un cadre clair (objectifs, contraintes, moyens), puis laissez-les choisir comment atteindre ces objectifs.
La reconnaissance reste un levier puissant. Elle ne se résume pas aux augmentations salariales. Elle passe par des feedbacks réguliers sur le travail accompli, par la valorisation des contributions, par l'écoute réelle des propositions d'amélioration.
Formez vos managers à ces dimensions. Beaucoup ne savent pas reconnaître le travail autrement que par un "c'est bien" rapide. Apprenez-leur à formuler des retours précis, à valoriser les efforts pas uniquement les résultats, à dire merci régulièrement.
Listez toutes les actions décidées avec, pour chacune : l'objectif visé, le responsable désigné, l'échéance fixée, les moyens alloués, les indicateurs de suivi. Cette formalisation transforme les bonnes intentions en engagements concrets.
Exemple : objectif (réduire la surcharge dans le service logistique), action (recruter deux personnes), responsable (DRH), échéance (juin 2025), budget (deux postes CDI), indicateur (charge perçue dans le prochain baromètre RPS).
Ce plan d'action s'intègre dans votre DUERP et votre PAPRIPACT si vous avez plus de 50 salariés. Il devient la feuille de route partagée avec le CSE, suivie en comité de direction, communiquée aux équipes concernées.
Ne laissez pas votre plan d'action dormir dans un tiroir. Organisez un point trimestriel sur l'avancement : actions réalisées, actions en cours, actions à décaler, obstacles rencontrés, ajustements nécessaires.
Cette revue régulière permet de réagir rapidement. Une action impossible à réaliser dans les délais ? On la réajuste ou on trouve une alternative. Une action déployée qui ne produit pas les effets attendus ? On analyse pourquoi et on corrige.
Communiquez sur les avancées auprès des équipes. Les collaborateurs qui ont participé au baromètre ou aux entretiens attendent des retours. Montrez-leur que leurs remontées ont été entendues, que des actions concrètes sont en cours. Cette transparence renforce la confiance.
Après six à douze mois, lancez un nouveau baromètre RPS. Comparez les résultats avec le précédent. Les facteurs de risque prioritaires ont-ils diminué ? Les services ciblés montrent-ils une amélioration ? Les collaborateurs constatent-ils un changement ?
Cette évaluation objective l'efficacité de votre démarche. Elle valorise les actions qui fonctionnent, identifie celles qui doivent être renforcées ou modifiées. Elle nourrit également la communication : vous pouvez montrer au CSE, aux managers, aux équipes que la situation s'améliore concrètement.
Si certains indicateurs restent dégradés malgré les actions, creusez. Les actions déployées étaient-elles adaptées ? Ont-elles été réellement mises en œuvre ? De nouveaux facteurs sont-ils apparus entre-temps ? Cette analyse continue affine votre pilotage.
Beaucoup d'entreprises proposent des séances de yoga, des webinaires bien-être, des numéros d'écoute psychologique. Ces dispositifs peuvent aider, mais ils traitent les symptômes, pas les causes. Si l'organisation du travail reste dysfonctionnelle, les RPS persisteront.
Le vrai levier, c'est la prévention primaire : modifier les conditions de travail elles-mêmes. Réduire la charge quand elle est excessive. Clarifier les rôles quand ils sont flous. Former les managers à la régulation. Ces actions structurelles ont un impact durable.
Lancer des actions basées sur des intuitions sans avoir mesuré la situation réelle génère souvent des déceptions. Vous investissez du temps et de l'argent sur des leviers qui ne sont pas prioritaires, pendant que les vrais problèmes restent non traités.
Le diagnostic initial structure toute la démarche. Il objective la situation, identifie les zones critiques, hiérarchise les priorités. Cet investissement de quelques semaines en amont évite des mois d'actions inefficaces.
Les managers de proximité jouent un rôle central dans la gestion des RPS. Ce sont eux qui régulent la charge au quotidien, qui détectent les signaux faibles, qui organisent l'entraide, qui reconnaissent le travail. Sans leur implication, aucune démarche ne fonctionne durablement.
Formez-les, accompagnez-les, donnez-leur les moyens d'agir. Un manager non formé reproduit les erreurs de son propre manager. Un manager non soutenu se retrouve seul face aux situations difficiles et finit par s'épuiser lui-même.
Gérer les RPS n'est pas un projet ponctuel, c'est un pilotage continu. L'organisation évolue : réorganisations, départs, arrivées, nouveaux process, changements stratégiques. De nouveaux risques apparaissent, d'anciens reviennent si la vigilance baisse.
Inscrivez la gestion des RPS dans la durée : baromètre annuel, mise à jour du DUERP, révision du plan d'action, formation continue des managers, espaces de discussion réguliers. Cette récurrence transforme la prévention en culture d'entreprise, pas en opération ponctuelle.
Gérer les risques psychosociaux exige une méthode structurée, des outils de mesure fiables, un pilotage dans le temps. Moha centralise ces dimensions dans une plateforme pensée pour les PME et ETI.
Les baromètres RPS permettent de mesurer régulièrement les six facteurs de risque, d'identifier les priorités, de suivre l'impact des actions. Le DUERP et le PAPRIPACT se construisent directement dans l'outil, assurant traçabilité et conformité. Les formations proposées renforcent les compétences des managers et des équipes.
Moha propose également un accompagnement psychologique pour les collaborateurs en difficulté, et le Moha 360°, une analyse complète croisant santé-travail, engagement et climat social. Le diagnostic santé-travail offert établit un état des lieux initial, identifie les facteurs de risque dominants, et recommande des actions concrètes. L'approche reste simple, claire, opérationnelle.
Gérer les risques psychosociaux ne relève pas de la magie. Cela suppose une démarche structurée en quatre étapes : mesurer pour comprendre la situation réelle, prioriser pour concentrer les ressources, agir sur les causes organisationnelles, piloter dans la durée pour maintenir les résultats.
Cette méthode transforme une obligation légale en levier de performance. Les équipes travaillent dans de meilleures conditions, l'absentéisme diminue, la coopération s'améliore, les résultats suivent. La prévention des RPS n'est pas un coût, c'est un investissement.
Un pilotage clair de la santé-travail réduit durablement les risques, améliore la performance et renforce la cohésion des équipes. Cela commence par un diagnostic externe fiable qui pose les bases d'une gestion structurée.
Le diagnostic santé-travail offert par Moha constitue une première étape concrète pour structurer la gestion des RPS dans votre organisation.
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